Face à l’urgence climatique et aux vagues de chaleur récentes, il peut s’avérer difficile de trouver un moyen de sauver vos plantes et votre potager. Didier Helmstetter, auteur du livre “Le Potager du Paresseux frappé par le changement climatique “, propose des pistes basées sur son expérience pour s’adapter au mieux et continuer à avoir un potager fertile.

Pourquoi avoir eu envie d’écrire ce livre ?

Agronome à la retraite, j’ai la chance d’avoir les connaissances qui m’ont permis de forger ma propre façon de jardiner, sans être influencé par la dernière méthode à la mode. On sait ce que valent les modes – et combien de temps elles durent ! Les séquelles d’un infarctus m’ont d’office conduit à envisager de jardiner « sans effort » – effort dont je ne suis tout simplement plus capable. Cela a donné le « Potager du Paresseux ».  

J’ai été un peu surpris de constater que cela intéressait beaucoup de jardiniers, notamment à travers ma chaine Youtube du même nom. D’abord tous ceux qui, à partir d’un certain âge, ont des petits bobos. Mais aussi les jeunes, surbookés par leur vie trépidante – le travail, les enfants, les amis… Et puis tous ceux soucieux de jardiner en respectant la nature. Et d’autres…

Très vite, j’ai eu envie de franchir un pas de plus, en écrivant des livres. Ils permettent des explications beaucoup plus construites, de traiter un sujet plus en profondeur et avec une précision que n’ont pas les vidéos (qui, elles, offrent des images !). Un livre, ce sont des mois de recherches et d’écriture. Il y a donc plus de substance. Je ne souhaite pas que les gens me suivent aveuglément, comme un gourou. Je souhaite qu’ils comprennent – et suivent ou non, en jardiniers libres. Pour cela, j’écris des livres.

Couverture du livre "Le Potager du paresseux : frappé par le changement climatique", écrit par Didier Helmstetter qui parle ici de canicule.

Le potager du paresseux frappé par le changement climatique

Mon troisième livre est centré sur le changement climatique. Il est né de mes propres interrogations sur les conséquences qu’a ce dernier – ou devrait avoir ! – sur nos pratiques jardinières. Le climat est un élément central dans une réflexion agronomique – même si internet, Youtube, les rubriques « jardinage » de nos quotidiens ont tendance à instaurer une sorte de pensée unique, où ni le climat, ni les sols de nos potagers ne sont sérieusement pris en compte.

Alors qu’une forêt chez moi est très différente de celle du Haut-Jura, d’une garrigue dans le sud, d’un maquis en Corse, on voudrait nous faire croire que jardiner se ferait partout de la même façon, selon les mêmes recettes. En ce qui me concerne, pour savoir ce qu’il serait désormais le plus raisonnable de faire, compte-tenu de ce qu’est le climat aujourd’hui, j’ai focalisé mes analyses et ma réflexion sur une situation bien concrète : celle de mon potager !

Je ne jardine pas en GIECQUIE. J’ai traité moi-même toutes les données de la station météo la plus proche (celle de Strasbourg-Entzheim, à 12 km). Et j’ai découvert que loin des + 1,07 ° C de réchauffement global dont nous parlent sans cesse les médias, la réalité vécue par un jardinier est bien plus sévère. Ma réflexion commençait mal ! Chez moi, comme cela est d’ailleurs le cas globalement en France, les températures moyennes annuelles augmentent environ deux à trois fois plus vite que la moyenne globale calculée par le GIEC ! Dans ce livre, j’ai envie de dire : amis jardiniers, réveillez-vous, on ne peut plus continuer comme ça ! 

Un changement radical des pratiques

Je suis assez dépité de constater que bien trop souvent, les débats entre « potagistes », ou les conseils, les guides, les articles dans les revues sont dominés par la recherche de « petits trucs » afin de pouvoir, en gros, continuer à jardiner comme avant. Comme si c’était la seule alternative. Face à ce qui nous attend – le pire est à venir -, c’est un changement bien plus radical dans nos pratiques qu’il faut envisager. Par exemple cultiver en hiver ! En tout cas, beaucoup plus longtemps en automne. C’est ce genre de réflexions globales que j’ai voulu partager. Ce sont ces idées que j’ai voulu mettre sur la place publique.

A qui s’adresse-t-il ?

Il s’adresse d’abord aux jardiniers amateurs souhaitant continuer à produire des légumes dans le monde tel qu’il est, tout en étant soucieux de l’environnement au sens large. Mon père jardinait dans un autre « monde climatique ». Faire comme lui aujourd’hui n’a, pour moi, plus aucun sens. Je pense que nous sommes tous dans cette situation à devoir nous réinventer. Même si la peur d’un avenir incertain fait que parfois, on se cramponne avec nostalgie aux traditions, comme si cela pouvait encore être une solution d’avenir. Idolâtrer le passé a les vertus des prières…

Par exemple, le jardinier qui s’inquiète de l’état de notre environnement devrait se sentir concerné par les prélèvements d’eau potable pour arroser. Ce que je m’interdis. Manifester contre les agriculteurs, qui nous nourrissent, me parait une attitude un peu étriquée. Je pense que c’est un caprice de riches que de déverser ainsi, sans sourciller, de l’eau potabilisée dans nos potagers. Et surtout je pense que c’est être naïf – ou ignorant – que de penser que, pratiqué à large échelle, cela pourra encore être durable. Voire même « écologique » ! De plus en plus souvent, les arbitrages des autorités compétentes iront dans le sens d’interdictions. Et je ne pense pas que tricher soit une bonne solution – sauf à s’enfoncer dans son égocentrisme et à faire fi des autres et de leurs besoins essentiels.

Plus largement, le livre s’adresse à tous ceux qu’intéresse un approfondissement de ce qu’est le changement climatique, à l’échelle d’un terroir, dans une situation concrète, réellement vécue. Et cela du point de vue d’un jardinier.

Quels impacts ont les canicules sur le potager ?

Tout d’abord, je voudrais préciser que les canicules ne sont qu’un « petit » aspect des différentes manifestations du changement climatique. Comme elles font aussi souffrir les hommes et les animaux, on les remarque plus que, par exemple, un hiver anormalement doux. Qui, lui, nous arrange. Peu nombreux sont ceux qui se disent : « Zut, cet hiver, il a fait doux ; j’aurais pu cultiver plein de légumes sans me fatiguer ». Des laitues qui montent précipitamment en graines à la première canicule et qu’on ne peut pas récolter, en revanche, ça, on le remarque. « Mes laitues, cette année, c’est une catastrophe ! ».

Baisse de la croissance des légumes

Cela étant dit, les canicules, les températures anormalement élevées donc (à différencier des sécheresses, qui sont le manque d’eau – même si les deux choses se produisent souvent ensemble), ont essentiellement quatre impacts. Tout d’abord, et je vais peut-être étonner : même des légumes qui craignent le gel tels que les tomates, les melons, les courgettes, etc ont une température optimale de croissance qui culmine vers 27/28 °C ! C’est plus bas qu’on ne le pense généralement. A fortiori, avec des légumes plus ordinaires, qui ne craignent pas le froid, tels les choux, les poireaux, les navets etc c’est dès 22 °C que le pic est atteint.

En bref : dès que des températures aussi basses que 22 à 28 °C sont dépassées, la croissance des légumes baisse dans nos potagers ….Quoiqu’on fasse. On n’est plus dans l’optimum. Inonder sans cesse le potager ne sert à rien et peut même être contre-productif : les racines ont besoin de respirer pour bien fonctionner !

Destruction des organes floraux

Ensuite, si tout le monde sait que le moindre gel détruit les organes floraux (ceux des arbres fruitiers, qui fleurissent tôt au printemps), beaucoup de jardiniers ignorent encore qu’il peut en être de même pour les températures excessives, lorsqu’elles dépassent les 35 à 37 °C. Les fleurs sont tout simplement des organes fragiles et sensibles. Sensibles au gel comme aux chaleurs excessives.

En cas de canicule, on peut voir apparaître des fleurs sur des plantes telles que les tomates, les aubergines, les poivrons, les fraises, les framboisiers et puis pas ou peu de fruits (les tomates, poivrons ou aubergines sont des fruits d’un point de vue botanique). Sur un pied de tomates, au lieu qu’une grappe de fleurs donne 4 ou 5 belles tomates, seule une va se développer. Souvent déformée. Parfois aucune. On trouve des fleurs avortées, sèches, qui tombent au sol. Elles ont été grillées.

Hélas, l’effet n’est observable que 4 ou 5 semaines plus tard et souvent le jardinier ne fait plus le lien avec la canicule. Il cherche une raison dans une mauvaise fertilisation, un arrosage insuffisant, un mauvais choix de la variété, une maladie ou la lune… Il n’y est pour rien mais il culpabilise : « je n’ai pas la main verte ! ». Certains abandonnent.

Montées en graines précipitées

Une troisième conséquence des températures élevées se produit surtout chez les annuelles (ce sont les plantes qui, tout à fait normalement, forment des tiges, des feuilles et puis des fleurs et des graines, tout ça la même année) : elles montent précipitamment en graines. Alors que le jardinier attendait qu’elles grandissent d’abord un peu, avant de les récolter. Pour la récolte, c’est raté !

Pour l’espèce en question, c’est une réaction normale de survie : « Puisque ces températures sont invivables, et que je crame sur pied, je vais me hâter de faire des graines avant qu’il ne soit trop tard ; ma descendance sera assurée ; pour elle, l’année prochaine sera peut-être meilleure…» semble se dire la laitue ou la chicorée. Parfois, cela est renforcé par le manque d’eau et/ou, chez les espèces photosensibles, l’allongement de la durée des jours (jusque vers fin juin). Par exemple chez le fenouil ou les épinards. C’est plus marqué dans le nord (où les jours s’allongent plus, et plus vite). 

Évapotranspiration excessive

Enfin, les températures élevées exacerbent l’évapotranspiration (ETP) – donc la quantité d’eau que le climat réclame aux plantes et au sol. Si en plus des températures élevées, un petit vent souffle, si l’intensité du soleil est forte et l’hygrométrie de l’air faible, alors la demande d’eau peut exploser. Votre linge sèche très vite – à peine le temps de le suspendre.

Mais vos plantes, de leur côté, sont en difficulté : elles doivent absolument éviter de sécher, elles. Sinon c’est la mort. Leurs feuilles, parfois, se roulent pour réduire leur surface et lutter. Si les réserves d’eau du sol sont basses – surtout en sol nu  – la situation peut alors très vite devenir fatale. Mais bien avant d’atteindre ce stade ultime, les plantes réagissent en fermant les stomates, ces petits orifices dans l’épiderme de leurs feuilles. Elles peuvent en régler l’ouverture pour réguler leur transpiration.

Hélas, en diminuant celle-ci pour ne pas se dessécher, elles freinent également la photosynthèse, puisque les échanges gazeux passent par les mêmes stomates. Moins d’eau perdue, certes. Et la survie. Mais moins de biomasse produite. Cet étranglement des échanges gazeux ne se voit pas. Par conséquence, croissance et rendement stagnent. Et cela bien avant que la plante ne flétrisse ! 

Le probème de l’eau

Chercher un petit truc pour réduire les apports d’eau n’est alors plus une solution suffisante (même si ça peut aider à la survie) : qui refuserait une bouteille d’eau à un marathonien qui vient de boucler ses 42 km sous le cagnard et lui tendrait un dé à coudre rempli d’eau au motif d’économiser celle-ci ? Si le sol n’a plus de réserve, c’est 5 à 7 l d’eau par m² qui peuvent partir par évapotranspiration toutes les 24 heures au cœur de l’été. Et qu’il faudrait compenser. 

Et revanche, éviter des pertes d’eau inutiles par évaporation au niveau du sol est sensé : couvrir le sol pour le soustraire à l’action du vent et au rayonnement solaire, arroser plus mais beaucoup moins souvent (le sol fait tampon – un sol n’a pas besoin d’être détrempé, bien au contraire !), arroser sans mouiller la surface qui va se dessécher dans la foulée (ollas ou oyas, ou systèmes goutte-à-goutte, infiniment moins chers mais en plastique…).

En sol nu, le binage, pour ceux qui ne chérissent pas la paresse et préfèrent l’action, limite les remontées par capillarité (le phénomène qui fait que le café monte dans un morceau de sucre qu’on y trempe). Il est donc efficace. Mais à renouveler après chaque pluie un peu battante qui aura à nouveau crouté le sol. C’est fatiguant. Donc exclu au Potager du Paresseux !

Trois astuces pour prendre soin de son potager en période de canicule ?

Je n’aime pas l’idée  « d’astuces ». Jardiner efficacement ne peut se réduire à quelques trucs, à des petits « morceaux de recettes ». Un potager « naturel » est un système très complexe. Ce n’est pas un cirque où la femme préalablement coupée en deux repart en saluant la foule. Là, y’avait un truc. Dans un potager, c’est sur le système dans son ensemble qu’il faut jouer. Après l’avoir mieux compris. Néanmoins, pour répondre et ne pas donner l’impression de me dérober, il y a plusieurs voies pour limiter l’impact des canicules.

Le choix variétal

Tout d’abord, le choix variétal. Il existe des variétés plus résistantes à la chaleur que d’autres. En particulier, chez les annuelles, il y en a qui sont moins sensibles à la montée en graines évoquée. Cela se sélectionne. Avoir une production continue, même en été, est pour les maraichers professionnels, une contrainte majeure. Les cahiers des charges des sélectionneurs en tiennent compte. Notamment, il existe des variétés de laitues plus adaptées et surtout résistantes aux souches récentes de Brémia (mildiou des laitues).

On peut alors les arroser par aspersions, ou les brumiser, au pire de la chaleur (de 12 à 17 h) sans que cette maladie ne les affecte. Cela rafraichit les plantes (tout comme la brumisation rafraichit les enfants). Elles peuvent poursuivre leur croissance. Et cela évite qu’elles ne montent trop vite.

En été, par beau temps, la plante aura largement le temps de sécher avant la nuit. Cette combinaison de moyens fait qu’on trouve de belles batavias ou feuilles de chêne dans les magasins en plein juillet ou août, alors que le jardinier amateur désespère de son potager : c’est le résultat du choix de la bonne variété (moderne) et de la bonne technique d’arrosage (même si elle est contre-intuitive – trop de jardiniers amateurs pensent qu’arroser sous le soleil brule les feuilles). 

Ombrager son potager

Le second aspect consiste à ombrager : l’excès d’énergie qu’une plante ne peut pas absorber et convertir en sucres par la photosynthèse finit en chaleur sur les feuilles. Pour que celles-ci ne grillent pas, la plante doit les climatiser. Elle le fait en évaporant de l’eau. Le fait d’ombrager réduit donc considérablement le besoin en eau.

Cela peut se faire de façon mécanique (canisses, voiles d’ombrages, toiles, cartons…). Ou en pulvérisant du « blanc horticole » sur des tunnels ouverts à tous les vents. Cela peut se faire par une alternance de rangées de légumes hauts (haricots grimpants par exemple) orientées nord-sud (de sorte à ce que l’ombre « bouge » dans la journée) entre lesquelles on cultive des légumes sensibles (laitues). Cela peut se faire en cultivant sous une pergola.

En période de canicule, on peut réduire de 50 % les apports de lumière sans problème. Mais attention dans les régions moins ensoleillées : la lumière peut-être limitante en avril ou dès septembre, alors qu’on a encore deux mois « utiles » devant soi. L’astuce se retourne alors contre le jardinier s’il ne peut « réduire la voilure ». 

Accès à l’eau

Et bien entendu, il faut s’assurer que les légumes trouvent facilement, dans le sol, l’eau dont ils ont besoin – quitte à se trouver en pleine contradiction avec les objectifs de respect de l’environnement qu’on s’était fixé. Pour garder ses idéaux autant que faire se peut, recueillir l’eau de pluie deviendra de plus en plus un préalable à un jardinage éthique – en sachant que le besoin peut être de 200 à 250 l par m² pour une culture estivale. Soit 20 à 25 000 l pour 100 m². Ce n’est pas une paille ! Bien entendu, on peut « sauver » une culture avec moins que ça, mais la croissance ne sera pas la même…

Y’a-t-il des plantes à privilégier en prévision de grosses chaleurs ? 

Tout d’abord, il y a des légumes que, sous nos latitudes, on ne peut cultiver qu’en été. Ce sont ceux que j’appelle des « chochottes ». Il s’agit d’exotiques, plus ou moins d’origine tropicale : la plupart des cucurbitacées (courges, melons, courgettes, concombres, etc), la plupart des solanées (tomates, aubergines, poivrons, piments et… pomme de terre), les haricots. Et je ne parle pas de toutes sortes de « nouveautés » qui attirent les jardiniers comme le sucre attire les mouches…

Hélas, beaucoup sont originaires de climats « tropicaux », dont on oublie trop vite qu’ils combinent températures assez élevées (mais moins qu’on ne le pense : 30 °C environ !) avec une humidité de l’air très élevée (parfois proche de la saturation – on « dégouline » car notre sueur ne s’évapore pas). Elles supportent donc bien les températures élevées mais assez mal les sécheresses, ou simplement l’air sec ! En tout cas, pour elles, la culture d’été est obligatoire.

Parfois on peut « gratter » un peu sur les calendriers : préparer des haricots en godets dans des châssis pour les planter tôt, après les dernières gelées, et récolter avant les canicules. On peut tenter un semis de haricots tardif, en juillet, en espérant qu’il ne gèle pas trop tôt en automne. En 2021, j’ai pu aller jusque fin octobre… Mais en général, il faudra passer le cap de l’été, et les éventuelles canicules et/ou sécheresses, avec les techniques que nous venons d’évoquer. Et ce sera de plus en plus compliqué. 

Plantes bisannuelles

Mais revenons à la question stricto sensu. Certains légumes, bien que n’étant pas des chochottes, « encaissent » des canicules sans trop de dégâts. Il s’agit par exemple de bisannuelles (elles font des feuilles et des tiges, éventuellement des racines charnues, la première année, pour fleurir plus ou moins vite la seconde année, en général après une action du froid en hiver – appelée vernalisation). Donc elles vont s’installer, pousser comme elles peuvent…

Certaines ont des réserves dans les racines, des renflements des feuilles ou des tiges : poireaux, chicorées à endives, betteraves… Si une canicule survient, elles arrêtent plus ou moins la croissance, pour repartir ensuite à l’automne. Sans fleurir – l’action  du froid, nécessaire à leur floraison, n’ayant pas eu lieu.

On peut citer le poireau – que j’appelle « la culture qu’on ne peut pas rater », plusieurs sortes de choux (cabus, rouge, de Milan, kale, brocoli, chou-palme, chou-rave), les betteraves, les céleris, certains oignons blancs ou violets. On peut aussi citer l’arroche ou la tétragone, qui remplacent avantageusement les épinards, trop prompts à monter en graines… 

Ou le pourpier, extrêmement résistant à la sécheresse. C’est une « salade » croquante, facile à réussir sans arroser. Riche en Oméga 3 – mais, attention, laxative. Pour ceux qui sont soucieux de perdre un peu de poids, elle a tendance à couper un peu la faim…

Choix des variétés

D’une manière générale, le choix des variétés est souvent critique : les variétés classiques, qui ont la faveur des jardiniers, entichés de « variétés anciennes », ne répondent pas toujours à l’exigence « résister à la chaleur » ! Il y a 80 ans, ce n’était pas un sujet ! Donc la sélection n’en a guère tenu compte. On l’oublie : les variétés anciennes sont le fruit d’une sélection, individuelle ou collective. Ce sont en quelque sorte des « variétés ordinaires », pour conditions climatiques « normales » – qui seront de plus en plus rares hélas. Et elles feront des misères aux jardiniers aujourd’hui. Je sais que cela heurte – alors chacun fera comme il voudra. Je lance l’idée.

Comment adapter son potager aux années à venir ?

Je pense que l’ampleur de l’impact du changement climatique sera tel – nous n’en sommes qu’au début ! – que ce ne sont pas quelques « petits trucs » qui vont permettre de sauver la mise. Il faut un changement bien plus radical, bien plus fondamental dans nos façons de jardiner !

La saison de culture la plus commode va devenir, de plus en plus, l’automne. Désormais assez long pour permettre un cycle de culture d’environ 90 à 100 jours. Sans gelées sévères. Sans avoir à arroser. Avec très peu de parasitisme. Et encore assez de lumière. Avec le retour des pluies, l’humidité remonte dans les sols, qui restent encore bien chauds sous leur couvert de foin. La fertilité explose alors littéralement. Cela devient un régal que de cultiver paresseusement !

Où retrouver le livre de dider helmstetter

Les autres livres de l’auteur :

  • Le Potager du Paresseux : Produire en abondance des légumes bio en phénoculture, sans compost, sans travail du sol, sans buttes : découvrir
  • Réussir son Potager du Paresseux : un anti-guide pour jardiniers libres. Respect du vivant, conseils de permaculture pour tous les sols et climats : découvrir

Pour en apprendre encore plus sur le jardinage