Victorine De Lachaise n’a pas grandi au contact de la nature. Pourtant, quelques années plus tard, elle est devenue l’une des figures emblématiques de la biodiversité urbaine à Lyon. Cofondatrice de l’association Des Espèces Parmi’Lyon, elle agit concrètement pour rendre la ville plus vivable pour tous les êtres vivants.
Dans cet épisode de Basilic, Victorine revient sur son parcours atypique, ses premières randonnées à 18 ans, sa reconversion imprévue en naturaliste et la naissance d’un projet audacieux : restaurer des habitats naturels en plein cœur urbain. Cette année, Victorine est également l’une des lauréates du prix Terre de Femmes de la Fondation Yves Rocher.
Des Espèces Parmi’Lyon : l’association qui protège la biodiversité à lyon
Fondée en 2015 et véritablement lancée en 2018, Des Espèces Parmi’Lyon œuvre pour recréer des continuités écologiques au sein même de la ville. Grâce à des chantiers participatifs, l’association restaure les berges du Rhône et de la Saône, installe des haies et imagine des aménagements durables pour accueillir le vivant.
Le projet phare ? GABIODIV, une berge artificielle de 60 mètres installée en plein centre de Lyon, quartier de la Guillotière. Résultat : en quelques mois, plus de 120 espèces recensées, dont 15 espèces de libellules, le retour du brochet et même la venue régulière d’un castor.

Biodiversité urbaine : les enjeux à Lyon
Traversée par deux fleuves, entourée de collines et de parcs, Lyon possède un fort potentiel écologique. Mais certains quartiers, très minéralisés, sont très hostiles pour la faune sauvage.
L’association milite pour :
- Une végétalisation raisonnée, avec des espèces locales adaptées au climat
- La prise en compte des milieux ouverts, souvent oubliés au profit de plantations ornementales
- La reconnexion entre milieux terrestres et aquatiques
- La création de nichoirs, gîtes et zones d’hivernation pour favoriser la reproduction et la survie des espèces
“On protège ce que l’on connaît”, rappelle Victorine, citant Cousteau. Et pour cela, il faut d’abord observer et apprendre, c’est la raison pour laquelle Victorine et Quentin proposent, avec l’association Des Espèces Parmi’Lyon, de nombreux ateliers pédagogiques.
À lyon, Le pouvoir du collectif pour PROTÉGER LA BIODIVERSITÉ
L’association repose sur l’engagement de bénévoles aux profils variés : danseurs, médecins, étudiants, retraités… Tous trouvent leur place grâce à une offre d’activités inclusive : formations, balades naturalistes, chantiers sur le terrain, relectures de données etc.
L’objectif : démocratiser la connaissance naturaliste et prouver que chacun, à son échelle, peut agir pour le vivant. Victorine a à coeur d’inclure tout le monde dans la protection du vivant, quelque soit le parcours de chacun et ses connaissances de la faune et la flore.
L’exemple de la ville de lyon pour encourager d’autres métropoles à protéger la biodiversité
Le succès du projet GABIODIV inspire bien au-delà des frontières lyonnaises. Paris, Angers ou encore Genève ont pris contact avec l’association pour reproduire ce type d’aménagement écologique. Comme le rappelle Victorine, la nature en ville semblait être une utopie il y a encore quelques années mais elle devient peu à peu une réalité tangible, concrète, collective.
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