Bonjour et bienvenue. Je suis Jeane et vous écoutez Basilic, le podcast indépendant consacré à l’environnement et aux initiatives positives. Depuis 2017, je donne parole à celles et ceux qui façonnent le monde de demain. Dans ce podcast, on parle d’écologie bien sur, d’activisme, d’entreprenariat, de bénévolat. Mais avant tout, on écoute, on écoute les invités nous raconter leur parcours, leurs projets mais surtout leurs rêves. Je vous donne rendez-vous ici tous les jeudis pour faire le plein d’optimisme. Si vous faites partie des fidèles auditeurs et auditrices, n’hésitez pas à laisser un commentaire ou des étoiles sur la plateforme d’Applepodcast, c’est la meilleure façon de soutenir mon travail, vous pouvez aussi me rejoindre sur les réseaux sociaux @basilicpodacst. Et maintenant, place à l’épisode de la semaine. Belle écoute à tous.

Cette semaine, je reçois Barbara, fondatrice de Merci Mercredi, des activités pétillantes, faciles et écologiques à faire en famille Avant de se lancer dans la chouette aventure de Merci Mercredi, Barbara était à l’origine, avec son amie et acolyte Charlotte, des newsletter d’Idécologie. Souvenez-vous, j’avais reçu Charlotte lors de la saison 2. Après 10 ans de vie en Australie, Barbara est de retour en France. Dans cet épisode, elle nous raconte pourquoi et comment est née l’idée de proposer des activités engagées à réaliser en famille. Elle nous explique aussi à quel point la place accordée à l’enfant dans notre société française est bien différente de la vision australienne. C’est bien évidemment le parcours et l’histoire de Barbara qui m’ont poussée tout naturellement à proposer chaque mercredi des activités originales à réaliser avec vos progénitures. J’espère que cet épisode vous plaira, que vous soyez ou non parents. Bonne écoute à tous !

– Bonjour Barbara !

– Bonjour !

– Comment vas-tu ?

– Ca va, ça va. Contente d’être en France.

– Tu es multicasquette, on va en parler. J’avais déjà reçu Charlotte au micro de Basilic pendant la saison 2, donc il y’a quelques temps maintenant, pour nous parler d’Idécologie qui est le projet que tu as mené avec Charlotte pendant plusieurs années et aujourd’hui tu mènes depuis quelques mois déjà, même quelques années 

– Oui, deux ans et demi.

– Deux ans et demi, un nouveau projet qui s’appelle Merci Mercredi. Est ce que tu peux nous en dire, d’abord, un peu plus sur toi et puis ensuite on développera les projets ?

– Ok Sur moi donc je suis maman de deux enfants, un petit garçon qui a 3 ans, une petite fille qui a bientôt 8 ans, là je suis en France mais les dernières années, j’étais en Australie. J’ai passé 10 ans en Australie donc maintenant je suis franco-australienne. Donc voilà je suis super contente d’être en France maintenant après 10 ans, triste de ne plus être en Australie parce qu’on a beaucoup aimé mais contente de se rapprocher de la famille. Voila, je sais pas trop pour me présenter … que j’aime beaucoup faire du yoga, je fais de la méditation… 

– Que tu es très écolo…

– Que je suis très écolo, oui. Après, c’est très difficile en tant que nomade de garder les bonnes habitudes mais oui j’ai hâte d’être posée justement pour reprendre les bonnes habitudes d’être à droite, à gauche surtout là avec le confinement qu’on a eu il y a pas longtemps.

– Est ce que tu peux, d’abord, nous présenter brièvement seulement parce qu’on l’avait pas mal détaillé avec Charlotte mais peut-être que certains auditeurs ont loupé cet épisode, en quoi consistait Idécologie et jusqu’où vous avez mené ce projet, pour que les auditeurs comprennent un peu mieux dans quel contexte tu as créé Merci Mercredi ?

– Idécologie, en fait, c’était une newsletter pour donner des idées chouettes pour la planète. Au début, on a lancé ça avec Charlotte, D’ailleurs, on s’est rencontrées en Australie, je l’avais contactée par son blog à l’époque pour autre chose et puis on est devenues amies. il s’avère qu’on a eu en même temps la même accélération   parce qu’on était toutes les deux déjà avec une conscience écologique mais une accélération en même temps en Australie qu’on avait vécu au même moment. On a créé une newsletter au début pour des copains pour partager notre façon de vivre et parce qu’à l’époque, ça remonte c’était en …

– 2014

– Oui, c’est ça.

– Je m’en souviens parce que j’étais en stage chez lamazuna à ce moment-là… 

– Oui donc c’était en 2014 et à l’époque c’était très difficile d’avoir des informations sur le zéro déchet, c’était super obscur, c’était réservé à des personnes initiées etc. Nous, on avait envie de vulgariser le propos, de donner envie aux autres surtout de s’y mettre et on a conjugué nos compétences. Charlotte était graphiste, moi j’étais photographe donc je prenais des photos et j’aimais bien écrire donc on envoyait une newsletter. A l’époque, il n’y avais pas de newsletter comme maintenant. On s’était dit que c’était un bon moyen d’aller chez les gens et c’était plus personnel. Donc on a monté ça au début vraiment pour les copains. Il s’avère que ça a pris et du coup, on a fait ça de façon assez professionnelle : on faisait des réunions parce que c’était une newsletter par semaine et ça a pris beaucoup beaucoup d’ampleur et jusqu’a ce qu’on arrive à ce qu’on ne puisse plus le faire. On a arrêté au bout d’un moment et on avait beaucoup de lecteurs/lectrices et on en a fait un livre qui regroupe l’ensemble des newsletters, des idées chouettes pour la planète. Donc maintenant c’est vraiment un répertoire, il y a plus d’une centaine d’astuces, d’infographies sur comment vivre green on va dire, avec le moins d’impact possible, même si c’est ultra dur, ce qu’on peut faire au quotidien, dans sa maison, et oui dans son quotidien.

– C’était des astuces assez variées, du compost à la cuisine en passant par les produits ménagers… enfin c’était quand même hyper large et c’est vrai que, à l’époque, on avait peu d’infos sur ce sujet. Aujourd’hui ça s’est démocratisé et tant mieux puisque c’est beaucoup plus facile de trouver l’information. Et donc une fois que vous avez terminé ce projet avec Charlotte, enfin terminé pas vraiment puisque le livre existe toujours …

-Oui, il y a même une nouvelle édition qui sort là chez Marabout. Elle devait sortir d’abord en mars mais ça a pris un peu plus de temps avec le confinement mais voilà il y a  une nouvelle édition.

– Donc vous êtes toujours liées sur ce projet ?

– Oui on ne pensait pas mais finalement on continue ce qui est chouette.

– Après ces années avec Idécologie, tu as eu envie de créer Merci Mercredi avec toujours, en ligne de fond, cette idée de promouvoir l’écologie ou en tous cas de diffuser des idées positives et green mais cette fois-ci à destination des enfants. Pourquoi les enfants et en quoi consiste Merci Mercredi ?

-En fait, Merci Mercredi est né tout simplement. J’ai eu ma fille au moment où j’étais à fond dans le zéro déchet, à fond dans cette prise de conscience de réduire sa consommation. J’avais Stella, ma fille et le mercredi, j’avais décidé de le garder pour passer du temps avec elle. Je voulais réserver une journée toute à elle, une journée où je ne la mettais pas à la crèche parce que c’est différent en Australie bref. Donc je gardais ce jour pour qu’on ait du temps de qualité, pas le soir ou le week-end quand on est toujours pressés mais vraiment passer du temps. Je cherchais tous les mardis soirs quelle activités on allait faire ensemble pour passer un moment sympa, je passais des heures la veille ou même les jours d’avant pour organiser un peu cette journée ensemble et comme j’étais à fond sur « ne pas jeter », « ne pas acheter » etc, j’essayais d’adapter, de faire des créations artistiques, enfin de faire des créations ensemble où on réutilise. Je me rendais compte que je ne trouvais pas ce que je voulais, c’est-à- dire que je trouvais plein de choses sur Internet pour faire des petits crafts sympas mais il n’y avait pas derrière un message pour éduquer sur les valeurs qui me tiennent à coeur, qui sont hyper importantes notamment sur protéger la nature, oeuvrer pour protéger la biodiversité, ne pas acheter, réutiliser ce qu’on a … En fait, soit j’essayais d’adapter ce que je trouvais comme activités sympas sur internet dans cette logique, soit j’inventais des trucs à faire ensemble. Ca me prenait un temps dingue de recherche, d’adaptation. J’en parlais à mes amis qui trouvaient ça chouette ce qu’on avait fait. En plus, j’essayais de trouver des idées qui soient sympas à faire ensemble vraiment, où le parent prend du plaisir, que ce ne soit pas la corvée : « ok on va faire un truc juste pour te divertir », mais vraiment créer une connection, une connection parent/enfant et une connection avec la nature. A l’époque, on vivait à Sidney, c’est en ville même s’il y a de la nature, on essayait d’aller se connecter avec la nature environnante. Donc petit à petit avec cette expérience d’Idécologie derrière, et comme on avait fait certaines activités pour les enfants, dans le cadre d’Idécologie, qui m’avaient vachement plu, je me suis dit « pourquoi je ne partagerai pas  tout ça avec d’autres parents ? » Comme j’avais de l’expérience sur comment organiser le contenu, j’ai eu l’idée de créer Merci Mercredi. Donc Merci Mercredi, c’est un abonnement en direction des parents pour recevoir des petits ateliers créatifs et écologiques à faire en famille : on s’abonne et on reçoit tous les mercredis un petit atelier par mail à faire ensemble et tous les mois, on reçoit une surprise par la poste. C’est un produit mixte à la fois digital (qu’on reçoit par mail tous les mercredis) et physique puisqu’on reçoit une surprise par la poste. Je tiens beaucoup à ce que ça ne contienne pas tout ce qui est plastique. On limite à fond le packaging donc ça va être surtout de l’édition donc des carnets, des cartes, des activités… C’est pas comme des box classiques où on va construire quelque chose, c’est plus du contenu type des carnets, des cartes. Le mois dernier, c’était un poster géant pour apprendre la diversité au jardin :  il y avait tout sur les insectes, un coloriage géant, mais aussi un cherche et trouve dans lequel il fallait retrouver les insectes. Il y a toujours une activité à faire en fait. 

-Le message que tu veux faire passer avec Merci Mercredi lequel est-il ?

-Je pense que pour agir, il faut agir dès le départ c’est-à-dire dès qu’on est tout petit. C’est pour ça que c’est hyper important pour moi de faire quelque chose avec les enfants parce que d’abord c’est eux qui me donne vraiment espoir, je me dis que pour les adultes, il faut laisser tomber. C’est assez compliqué de changer l’état d’esprit de quelqu’un qui a déjà une grosse expérience ou un vécu particulier. Pour moi, l’espoir vient des générations futures, c’est elles qui pourront agir. Donc c’est très important d’agir à la source et puis les enfants, ils sont beaucoup plus touchés déjà de base par la nature alors qu’on va dire que les adultes sont plus blasés. Je pense que si on fait aimer la nature aux enfants et bien forcément plus tard, ils voudront la protéger et ils voudront agir pour elle. Mon but premier c’est de faire aimer la nature et de faire aimer le vivant tout simplement, de le respecter, de le comprendre et de le connaître parce qu’on se rend compte qu’en fait on ne sait rien. On nous a jamais appris la botanique, on ne sait rien sur les plantes, on marche et on ne sait même pas ce que c’est cet arbre. En fait, on n’y connaît rien, on ne sait même pas ce que c’est que cet insecte par exemple. Alors, on va apprendre l’histoire humaine, la culture etc mais le plus important ce serait déjà de connaître le vivant qui nous entoure parce que si on le connaissait peut-être qu’on le respecterait mieux. Pour moi c’est ça en premier, c’est d’insister sur l’émerveillement qu’on a dans la nature quand on connaît des insectes, quand on connaît les animaux, quand on connaît les plantes etc, on sait leurs rôles et après on n’a juste pas envie d’écraser un insecte, on respecte la nature. Si ça, c’est inculqué dès le plus jeune âge, c’est gagné.

– Tu penses que à l’école ce n’est pas suffisamment enseigner voire c’est absent ? 

– Aujourd’hui ce qui est bien, c’est que ça commence. Il y a pas mal d’écoles qui commencent à avoir des petits potagers mais sinon oui c’est absent des matières, on n’apprend pas vraiment comment fonctionne notre environnement.

-Et il y a certains enfants qui ne savent pas reconnaître tel ou tel légume parce que tout simplement leurs parents n’en n’achètent pas ou achètent des produits transformés, ou surgelés et donc ils ont jamais vu ces légumes-là et c’est hyper injuste en fait de commencer dans la vie sans avoir eu ces bases-là, de la nature, de son environnement… C’est très difficile.

– Quand on s’inscrit, c’est pour toute la famille. Si on a plusieurs enfants, ça marche pour plusieurs enfants puisque vraiment l’idée c’est de créer un moment. Moi je dis qu’on peut commencer à partir de 3 ans mais le meilleur âge on va dire que c’est le primaire. De la maternelle au primaire, c’est là qu’on est le plus éveillé, on est encore hyper curieux de plein de choses. Au collège, on a d’autres préoccupations. Donc pour moi c’est ça le meilleur âge et après oui on commence à partir de 3 ans. En dessous, on est encore un peu trop petit pour capter certaines choses. Mais c’est adaptable dans le sens où si l’enfant a 3 ans, on va plus s’impliquer en tant que parent, on va plus faire les choses alors que quand il va être grand, à 8 ans, il va faire plus les activités en autonomie. Par exemple, voilà le dernier petit atelier qui était l’initiation à la cueillette sauvage pour reconnaître les plantes autour de nous, toujours dans l’idée de se connecter à la nature, d’apprendre ce qu’il y a autour de nous, de découvrir les propriétés etc, de savoir qu’il y a des plantes comestibles, parce que, quand on connaît mieux son environnement, on en a moins peur, notamment les orties à chaque fois on dit « ah ça pique » mais est-ce que tu connais les vertus… On avait fait un petit schéma pour reconnaître vraiment l’ortie, là ça va être les plus grands qui vont plus s’attarder sur le schéma, le coloriage On invite évidemment aussi les familles à sortir, à reconnaître. Si l’enfant a 3 ans évidemment qu’il ne va pas reconnaître l’ortie mais par contre il sera dans la nature, il aura passé du temps dehors, le parent aura passé du temps à dire « voilà c’est l’ortie » et tout ça c’est de l’éducation. Même s’il ne comprend pas tout de suite ce qu’il se passe, à quoi ça correspond, il comprend d’une certaine façon tout ce qu’on va lui raconter et l’importance de prendre du temps, de s’asseoir, de regarder la plante… Tout ça, ça fait partie de l’idée de Merci Mercredi. 

– Donc c’est toujours des activités qu’on peut décliner à toute la famille ?

-Oui exactement, à chaque fois on s’adapte. Je pense à une activité toute simple dans les ateliers du mercredi où c’était de faire un xylophone avec des verres : on met du liquide donc de l’eau qu’on a coloré soit avec des colorants naturels, notre propre colorant ou alors des colorants qu’on aura achetés, des colorants alimentaires, on essaie de faire les colorants nous-mêmes avec du curcuma ou de la betterave. La finalité, c’est un xylophone donc forcément un enfant de 3 ans, il va se régaler, il va adorer mais pourquoi pas l’enfant de 8 ans aura aussi aimé voir comment faire un colorant à partir d’un légume et puis en même temps il va aussi s’amuser à faire de la musique. Oui, c’est complètement adaptable parce que l’idée de toute façon c’est vraiment d’être en famille.

– Et quand tu t’es lancée, comment tu t’y es pris ? Est-ce que tu t’es lancée toute seule ou il a fallu quelqu’un pour t’épauler sur ce projet ?

– Je me suis lancée toute seule mais ce qui était bien, c’est que j’avais quand même l’expérience d’Idécolgie avec laquelle j’ai rencontré plein de personnes. Donc je me suis lancé toute seule dans le sens où je ne me suis pas associée avec quelqu’un mais par contre j’ai travaillé avec plein de personnes en externe pour monter le projet et la première personne c’est Magali qui s’occupe de toute la direction artistique et qui fait toutes les illustrations. Moi j’avais des idées mais impossible de mettre en images donc du coup on a travaillé dès le départ avec Magali pour faire Merci Mercredi. 

– Aujourd’hui est-ce qu’il y a d’autres collaborateurs et collaboratrices avec toi, d’autres personnes qui proposent des activités, qui proposent des thèmes ? 

– Assez rapidement, j’ai travaillé avec d’autres créateurs/créatrices de contenu que je trouvais sur internet. Des personnes qui faisaient des crafts super beaux à partir de choses recyclées etc. Je les ai contactées pour savoir si elles voulaient contribuer à Merci Mercredi. Donc je travaille avec un panel de créateurs/créatrices qui intervient régulièrement sur les petits ateliers.

– Toi, ça t’a demandé, j’imagine, beaucoup de travail car quand tu parles des sujets de biodiversité, tu n’avais pas forcément toutes ces connaissances-là, il a fallu approfondir, creuser le sujet ?

– Oui, c’est la partie la plus sympa ! Travailler avec plein de créateurs de contenus qui sont vraiment géniaux, ça, c’est vraiment la partie top. Mais là où je me régale le plus c’est quand je fais les grands ateliers qu’on reçoit tous les mois par la poste, là ce sont des activités plus approfondies, des carnets… Par exemple, je pense à la super baleine, c’était un carnet qu’on a envoyé il y a quelques temps, c’était connaître les baleines, leurs rôles et notamment leur rôle possible pour lutter contre le réchauffement climatique. Donc là évidemment ça demande des recherches donc je fais beaucoup de recherches et à chaque fois c’est l’éclate, à chaque fois j’apprends. Et c’est drôle parce que quand il y a des gens qui viennent travailler avec moi en tant qu’assistante etc, il y a des mois où on arrête pas de parler de coccinelles et après on parle de baleines et après notre sujet récurrent c’était les vers de terre … Et à chaque fois c’était drôle parce que nos réunions c’était donc « oui, le ver de terre … » C’est génial de travailler comme ça, c’est formidable ! 

-Tu en apprends tous les jours grâce à ce chouette projet. Combien est-ce que ça coûte de s’abonner à Merci Mercredi ? Je pense que c’est un point important à préciser pour nos auditeurs.

– Alors on a la choix : soit on peut s’abonner par mois et on peut se désabonner quand on veut sur son profil, ça c’est 16,90 euros par mois sachant que le premier mois si on veut tester c’est 1 euro ; soit on peut s’abonner à l’année, c’est 179 euros pour toute l’année et ça comprend tous les petits ateliers du mercredi qu’on reçoit par mail +  une surprise par mois .

– Et puis c’est des activités aussi qui peuvent être faites, refaites … J’imagine qu’une fois qu’on a les mails, on peut les stocker et reproduire les activités à l’infini ?

– Pour une raison de sécurité, dans le mail du petit atelier que j’envoie, il y a un lien qui renvoie sur le site avec un accès privé. Du coup, quand on n’a plus l’abonnement, on n’a plus cet accès donc ce qu’il faut faire, c’est enregistrer à chaque fois les petits ateliers pour les faire et les refaire.

– J’imagine que ton idée c’est aussi, de ce que je comprends, d’inspirer les parents, de leur donner envie aussi à eux de réfléchir à comment ils peuvent interagir avec l’enfant, comment on peut créer tout simplement des activités et qu’on n’a pas besoin de se ruer dans les magasins de loisirs créatifs pour acheter toutes les gommettes du rayon…

– Exactement surtout que les gommettes on peut en faire plein avec des magazines… Non vraiment l’idée c’est vraiment ça, créer un moment sympa entre parents et enfants et que les deux s’amusent. Souvent, je fais des choses qu’on faisait quand on était petits, tu vois comme par exemple un herbier. Le premier grand atelier qu’on a fait c’était un herbier urbain : l’idée c’était de se balader près de chez toi pour découvrir les plantes sauvages qui y vivent et donc de faire attention au vivant qui est même coincé dans le bitume, de voir que la nature est partout et donc typiquement ça appelle à des choses de notre enfance, les herbiers c’est ce qu’on faisait …

– On en faisait même à l’école, je ne sais pas s’ils en font toujours… Donc toi, tu as vécu 10 ans en Australie, qu’est-ce que tu as observé comme différence entre l’Australie et la France au niveau justement de ces convictions écolo et de ces engagements aussi ? Comment tu as ressenti ça ? 

– La différence cruciale c’est qu’en Australie les humains cohabitent avec la nature qui est assez hostile. Il y a beaucoup d’animaux dangereux, des insectes très très dangereux donc en fait ils savent, ils apprennent depuis tout petits « attention là l’araignée elle est tueuse, ne touche pas ». Il y a pas l’humain qui est plus fort que la nature, on est sur un même pied d’égalité donc déjà ça c’est hyper important. C’est ça qui est très différent, c’est qu’ils vivent avec leur environnement et non pas contre. Ils n’essaient pas de dompter la nature – les animaux, les insectes et même la nature hostile comme le désert, ils vont vivre avec et donc de base ça met l’humain sur le même plan que la nature. Et ça je trouve que c’est fondamental en fait parce que c’est pas ce qu’on apprend, nous, en France. On a plutôt une notion de domination de la nature. On le voit dans nos campagnes, comment elles sont organisées. Il n’y a plus cette notion de sauvage, c’est très très rare alors qu’en Australie il y a cette notion de « sauvage », il y a des forêts qui sont là depuis toujours, qui sont intouchées. On sent le sauvage qui n’est plus ou très très rare en France à part peut-être en montagne, dans des parcs très protégés mais cette notion de sauvage n’y est plus. Donc déjà de fait je trouve que depuis qu’ils sont tout petits, ils ont ce rapport-là à la nature.

– En plus d’être entouré et submergé par la nature puisque tu disais, avant qu’on enregistre, que dans Sidney qui est quand même une très grande ville, il y a quand même cette nature omniprésente en ville, ce qu’on n’a pas en France.

– Non mais là-bas c’est fou, on peut voir avoir des gros insectes qui font peur chez nous dans les apparts, il y a plein d’oiseaux, il y a la baie de Sydney où des fois il peut y avoir des baleines et puis aussi l’autre élément c’est qu’il y a eu des feux, on sent qu’on est complètement impuissant par rapport à la force de la nature. Ca ils le savent, les Australiens. Il y a beaucoup d’humilité par rapport à la nature parce qu’ils la vivent au quotidien.

– Et pourtant tu dis ça et moi j’ai l’image de cette Australie un peu ambivalente, dans le sens où j’ai en tête des personnalités très engagées, des Australiens très écolo et en parallèle une certaine partie de la population qui pollue, qui roule avec de très très grosses voitures, qui consomme énormément de viande …

– Oui c’est ça. Il y a une grosse industrie minière avec des lobbys très forts et très impliqués dans le pouvoir même si la population est de plus en plus consciente de la crise climatique, parce qu’ils la vivent. comme on l’a vu récemment avec les feux qui sont clairement une conséquence de la crise climatique. La population est consciente mais c’est encore vérolé par l’industrie minière qui est complètement impliquée dans le gouvernement, ce qui fait que, oui, c’est à deux vitesses en effet. La permaculture qui est née en Australie et qui est quand même clé dans l’approche qu’on a par rapport justement à la planète, notre rôle, c’est tout un ensemble et c’est vrai que c’est né en Australie et je pense que c’est pas pour rien.

– Tu confirmes ce que j’avais en tête, cette Australie a deux vitesses…

– Il y a quand même de plus en plus de personnes qui s’engagent, heureusement et puis surtout l’an dernier, avec toutes les manifestations, les enfants etc, je pense que ça gagne vraiment du terrain et heureusement.

– L’année dernière, comme tu le disais, les enfants, en fait, ont été tout de suite mis en lien avec l’écologie. Et je trouve ça très intéressant parce que ça a replacé l’enfant au coeur de nos sociétés alors qu’on avait tendance, je pense, et surtout dans les pays européens, à considérer l’adulte comme le tout-puissant et des jeunes comme Greta mais plein d’autres qui se sont élevés, qui ont manifesté mine de rien pour l’écologie et le mouvement écologiste, je trouve ça très intéressant 

– Oui mais c’est parce qu’en plus c’est lié, c’est toujours une situation de domination. L’homme et la domination sur la nature, mais aussi sur les femmes et ne parlons pas de toutes les autres dominations, on va parler des enfants mais aussi la domination des enfants. L’enfant dans nos sociétés, en tous cas en France, il n’a pas sa place, il n’a pas le droit à la parole, c’est « tu te tais, tu parleras après. ». Il n’a pas de rôle politique, parce qu’on l’écoute pas en tant qu’adulte. On dit « oui de toute façon, c’est un enfant » c’est comme ça que nous, on a grandi. Heureusement, c’est en train de changer. Par exemple, en Australie, les enfants, ils sont toujours là, ils ont le droit à la parole, ils ne sont jamais mis à part des adultes. Tous les Australiens, le week-end, sont tous avec leurs copains et leurs enfants mélangés. Il y a pas de différence entre les adultes qui vont faire la fête d’un côté et les enfants qui vont être avec les nounous de l’autre. Tout le monde est ensemble, l’enfant a un rôle central, il a un rôle important de parole, d’expression et lui aussi il a le droit de s’exprimer, d’avoir une opinion. Les adultes dominent les enfants, ils ne leur laissent pas leur place et moi je trouve ça hyper important en fait de laisser la parole, qu’ils s’expriment pour vraiment donner leur opinion. C’est pour ça aussi que avec Merci Mercredi on essaie de créer un rapport d’égalité entre le parent et l’enfant, de trouver des activités qui plaisent aussi aux parents pour justement créer ce rapport d’égalité. Ce n’est pas « moi je t’apprends, tu vas faire ci, tu vas faire ça tout seul », non on fait ensemble « Et toi, qu’est-ce que t’en penses ? ». C’est créer un rôle d’égalité dans le sens de prise en considération. Ne pas croire que c’est l’adulte qui sait mieux, il y a plein de moments où les enfants sortent des vérités à des adultes. C’est important de resituer la place de l’enfant dans la politique.

– Et puis l’enfant, il n’a pas de préjugés donc c’est très intéressant en matière d’écologie. L’enfant, il observe son environnement, il constate et l’adulte parfois, il a du mal aussi à s’avouer certaines vérités. On apprend beaucoup des enfants… Et parmi ces activités qui permettent de placer l’enfant et le parent sur un pied d’égalité, qu’est-ce que tu as proposé d’ores er déjà à tes abonnés? Tu n’es pas obligée de rentrer dans le détail de tes activités bien évidemment mais plutôt de donner une idée aux auditeurs pour qu’ils aient envie de rejoindre Merci Mercredi.

-Les activités, elles sont super variées. On a des catégories, on va faire un peu de jardinage, quand c’est la saison, même pour les personnes qui sont en ville ou alors du recyclage avec ce qu’on a pour faire des choses créatives, des sorties dans la nature etc. Ca, c’est pour les petits ateliers du mercredi qui peuvent prendre plein de forme. Par exemple, récemment on a ouvert une nouvelle rubrique qui va être la cueillette sauvage. Il y a aussi chaque mois des recettes végan la plupart du temps ou très saines à faire ensemble, faire des goûters ensemble avec évidemment des produits de saison. On fait aussi des activités autant évidemment autour de l’écologie mais aussi tout ce qui va être bien-être donc on va faire aussi des activités autour du yoga et surtout autour des émotions. C’est hyper important, c’est donc un sujet qu’on traite de manière régulière pour apprendre à reconnaître ses émotions et à les exprimer. Là récemment c’était juste de faire un photobooth de photos pour exprimer ses différentes émotions : on avait juste un crayon de maquillage pour faire les différentes émotions sur ses mains qu’on appliquait sur son visage et pour faire comme des formes.. Il faudrait voir parce que c’est un peu difficile à expliquer, mais là typiquement il n’y avait rien mais c’était des barres de rire entre parents et enfants parce que le parent, il veut le faire et l’autre prend des photos etc. C’est vraiment un moment sympa. Et d’ailleurs il y a beaucoup d’abonnés qui ont envoyé plein de photobooth, ils m’ont dit qu’ils avaient adoré. On aime beaucoup les costumes, donc ça va être de créer des costumes : récemment on avait fait les costumes de super-héros/super-héroïnes avec juste un bout de carton, ce qu’ils ont beaucoup aimé. Ou alors par exemple dans le carnet de la baleine, on avait fait un costume de baleine très joli et je pense que oui là c’est un moment qui est sympa, on joue ensemble, on essaie de faire des activités à chaque fois ou après l’enfant peut jouer avec. Voilà.

– Parfait, c’est très clair. Je pense qu’on a tout dit. Quels sont tes futurs projets maintenant que tu es en France ? Alors pas les projets perso bien évidemment mais les projets avec Merci Mercredi, est-ce que tu penses que le fait d’être rentrée, ça va te permettre de rencontrer davantage de gens, de développer d’autres choses ?

– Oui, c’est sur que d’être en France ça va être beaucoup plus simple, ne serait-ce que pour communiquer avec les équipes parce que le décalage horaire c’est un peu compliqué. Je travaillais depuis l’Australie mais il y avait des personnes en France pour s’occuper des envois donc ça va être déjà mieux d’être sur le même fuseau horaire ne serait-ce qu’en terme d’organisation et puis après, oui, développer des collaborations, faire enfin des salons et rencontrer les personnes en vrai. Tout ça je pense que ça va être hyper bénéfique. Je suis contente de pouvoir le faire enfin.

– Il y avait une certaine frustration d’être pendant 2 ans et demi loin de ton projet, en étant à fond dedans mais loin physiquement ?

– Oui il y avait des frustrations parce qu’il y avait plein de personnes que j’avais envie de rencontrer ou alors des salons que j’avais envie de faire, ne serait-ce que des marchés de Noël ou alors parfois j’étais contactée pour être présente sur certains évènements et que j’ai pas pu. Et là du coup en étant sur place, j’espère que ça va être plus facile et puis même quand tu rencontres les personnes, il y a des choses qui se font auxquelles tu n’avais pas forcément penser donc je suis ravie pour ça d’être en France. 

– Ca fait naître de nouvelles idées aussi ? Parce que toi tu réfléchissais, même si tu as des collaborateurs et collaboratrices, tu étais quand même toute seule à réfléchir sur le sujet c’est pas facile ?

– Non c’est un petit challenge mais bon après comme tu dis, je ne suis pas toute seule. C’est pas mal de communications à distance…

– Eh bien merci beaucoup. C’était très intéressant, j’ai hâte que mon fils grandisse un tout petit peu pour pouvoir m’inscrire et puis j’indiquerai comme toujours tous les liens dans la barre de description de l’épisode, vers le site, vers le compte Instagram car voir les réalisations, c’est toujours chouette et puis à bientôt !

– Merci beaucoup, à bientôt.

Et voilà cet épisode est déjà terminé j’espère qu’il vous aura plu. Barbara m’a indiqué qu’elle réalisait en cette période de rentrée des offres promotionnelles sur son site internet, je vous invite donc à y jeter un coup d’oeil si l’initiative de Merci Mercredi vous a convaincu.  Comme toujours n’hésitez pas à partager cet épisode au plus grand nombre et à me tagger sur les réseaux sociaux lorsque vous l’écoutez. Merci à toutes et à tous d’être toujours plus nombreux à soutenir mon travail, je vous donne rendez-vous jeudi prochain pour un nouvel épisode et d’ici là prenez soin de vous. A très bientôt !